Rencontres

Publié le par François Kuss

Au cours des dix derniers jours, entre Céret dans les Pyrénnées Orientales et Brioude en Haute-Loire, j'ai effectué deux petites rencontres littéraires - même si disant cela je mesure la portée, immense, du mot littérature qui me semble plus que trop ample pour embrasser ma prose - deux rencontres au cours desquelles j'ai pris un plaisir immense à échanger, écouter, débattre, m'instruire.

 

  A Céret notamment, le témoignage d'un auteur espagnol sur son roman, récemment traduit en français, qui porte sur les combats des républicains espagnols après leur défaite en 1939, combats avec la division Leclerc pour libérer la France, alors même que la République n'était pas intervenue en Espagne et qu'ensuite, elle les avait accueilli dans des camps (déjà..) ; ce témoignage m'a profondément ému et continue de nourrir ma réflexion sur l'histoire, avec un grand "H" comme on dit, qui masque trop souvent celle avec un petit "h", l'histoire des hommes, inconnus.

 

Ce fut le sens de mon propos cette semaine à Brioude, car à un moment du débat, la question est venue du "pourquoi écrire, notamment un roman historique ?" Moment magique où au delà du livre (dont je me détache peu à peu car "Le Complot des Salines", même s'il continue sa vie, me paraît loin désormais vu que je travaille à un second opus) ; l'auteur en herbe que je suis retrouve le citoyen.

 

Un citoyen attaché à ce que les hommes, condamnés qu'ils sont à vivre dans le monde présent, n'en oublient pas pour autant les tensions et les efforts des générations précédentes, leurs espoirs, leurs projets, leurs d59552 438229524590 698994590 4907109 4579627 nésirs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et ce d'autant que les utilisations frauduleuses de l'histoire pullulent et que les amnésies collectives entament notre vivre-ensemble. Et ce afin de construire un avenir éclairé par le passé.

Car au fil des rencontres, au fil de mes explications, il est vraiment jouissif de sentir que le message que l'auteur-citoyen  que je suis et souhaite relayer porte un peu. Il est merveilleux de sentir qu'à travers une intrigue qui se déroule à une époque où la Bastille n'était pas encore prise, les lecteurs arrivent d'eux mêmes à ce constat, terrible, qu'elle est toujours à prendre.

 

Le héros du "Complot des Salines", Pierre Castilhon, aura la chance de voir les lourdes pierres de la vénérable forteresse tomber un fameux 14 juillet 1789 dans le second opus de ses aventures dont la rédaction me fait faire en ce moment quelques nuits blanches. Aurais-je le privilège  un jour de voir la même chose ? La fin d'un système vénal parvenu à son extrême usure ?

 

C'est un autre débat, prélude, assurément, à d'autres rencontres littéraires et citoyennes !

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